Un moment de courtoisie [Pv. Syndra]

Reculé dans ses appartements, au fond de son temple, le Maître des Ombres est perdu dans ses pensées. Mais pour une fois, celles-ci ne sont pas concentrées sur ses ennemis. Il semblait redécouvrir une chose qu'il avait abandonné, délaissée, enfoui au plus profond des ténèbres se trouvant en lui: son humanité.

Cela fait déjà quelques jours que j'ai rencontré Talon, dans cette forêt. Et il est vrai que cette rencontre ne m'a pas laissé indifférent. Il faut dire que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas discuté avec quelqu'un d'autre avec autant de légèreté. Jusque là, je n'avais vécu que pour m'entraîner, et mes seuls souvenirs d'un semblant de vie sociale que j'ai pu avoir étaient maintenant devenus des bribes de ma mémoires représentant les ruines d'un ancien moi que j'avais enterré depuis bien longtemps.

Parler comme ça, ouvertement, sans menace m'était vraiment inhabituel, et pourtant très agréable. C'était étrange d'avoir oublié ce genre de choses, basiques pour tout être humain lambda. Pourtant, baisser ma garde quelques instants m'avait non seulement crée un lien amical avec un autre champion de la ligue, mais en plus, celui-ci, ainsi que sa famille acceptait de m'apporter son aide, dans mon combat contre l'équilibre.

En observant le ciel, j'aperçois au loin, au travers de la brume, la Forteresse Céleste de Syndra. Syndra... Maintenant que j'y pense, cela fait bien longtemps que je ne l'ai pas vue. S'il y a une personne dans tout Ionia avec qui je pourrais bien m'entendre, c'est elle. Nous avons tant de choses en commun qu'il serait difficile de toutes les mentionner. De plus, c'est une femme remarquable, et incroyablement forte.

Je me recule légèrement, avant de joindre les mains. Après une grande inspiration, je commence à faire des signes à l'aide de mes mains. On pourrait croire à un Kata, mais à chaque signe que je fais, un symbole rouge apparaît au sol. Peu à peu, les signes se font nombreux, et forment un cercle autour de moi. A l'intérieur de ce cercle, le sol s'assombrit, jusqu'à ce qu'il prenne un ton noir profond, à un tel point qu'il ressemble à un trou. En réalité, c'est une technique de l'art ninja des Ombres: un portail. En un instants, je fonds à l'intérieur.

Quelques secondes après, je sors du sol par un trou noir similaire à celui que j'ai crée auparavant, et celui-ci se referme aussitôt. Je suis dans le ciel, ou plus précisément dans la Forteresse de Syndra. Un temple dans un style Ionien, similaire au mien. J'avance de quelques pas dans le bel endroit. Je suis un ninja, il n'est pas vraiment dans mes habitudes de m'annoncer lorsque j'arrive quelque part. Mais j'imagine qu'elle remarquera ma présence bien assez tôt.

*S’entrainer. Toujours et encore. Plus fort, plus vite. Atteindre le but que je me suis fixée.

Vengeance.

Les anciens, les maitres. Leurs gardiennes, aussi détestables l’une que l’autre dans leur croyances futiles de paix. Un jour, je leur montrerais à tous ; je leur ferais payer ce qu’ils m’ont fait.*

Haletante, ses orbes tournoyant autour d’elle à une vitesse folle, Syndra ruminait.
La nuit avait été longue et pénible. De nombreux souvenirs douloureux avaient refaits surface alors qu’elle dormait.
Etait-ce un signal ? Devait-elle agir maintenant ? Sa haine augmentait de jour en jour, son désir de prendre sa revanche incommensurable.

Syndra était seule. Elle l’avait toujours été. Avoir combattu dans la ligue et blessé quelques champions adverses lui avait fait du bien. Pas qu’elle soit sadique, loin de là. Mais voir ce ramassis de faibles devant elle la rendait folle.
Comment pouvaient-ils rester ainsi, vulnérables face au monde ? N’avaient-ils pas eux-aussi l’ambition de progresser, de s’accomplir ? Cependant, malgré ce dégout profond, une part d’envie subsistait. Les faibles avaient toujours une épaule sur qui se poser. Un allié, une personne de confiance. Et elle, en revanche, n’avait personne sur qui compter.

C’est au milieu de ce flot de pensées qu’elle senti une présence. Sa présence.
Zed. Un être redoutable qui lui avait valu tout son respect. Il est puissant, et possède une technique parfaite. La prestance qu’il arborait le rendait presque intimidant. Intimidant, pour le commun des mortels. Pas pour Syndra, qui ressentait une grande part d’admiration. Une idée folle lui traversa l’esprit. Peut-être que.. Non.. Zed ne pourrait devenir cette épaule sur laquelle elle pourrait compter.

D’un geste de la tête, Syndra fit disparaître cette idée. Le passé, les souvenirs, la rendait nerveuse.
Elle se leva du siège sur lequel elle était assise, recomposa ce masque d’indifférence qu’elle ornait à chaque fois en présence d’individus, et s’avança lentement en direction des grandes portes de son temple. A l’extérieur, un invité l’attendait, et pas n’importe qui.

J'avançais au travers du temple à pas lents et silencieux. Ce n'était pas vraiment fait exprès, c'était juste une habitude. Ma discrétion me colle à la peau, elle est naturelle, c'est une partie de moi. Dans cet endroit, je me sentais étrangement en sécurité, probablement parce que cette forteresse flotte dans les airs, et donc que très peu de gens peuvent y accéder. Je profitais de ma courte balade pour observer la remarquable architecture du bâtiment.

Mais mon regard se tournait maintenant vers l'avant: j'apercevais celle que j'étais venu voir. Je m'arrêtais un instant, et une étrange sensation me venait. J'étais... Confus. Heureusement que ce masque couvrait mon visage, et ne laissait transparaître aucune émotion. Il est impensable qu'un homme sache tuer de sang froid plus naturellement qu'il ne sache mener une conversation, ou simplement dire "Bonjour", mais c'est pourtant ce qu'il m'arrivait à l'instant. Le silence devenant de plus en plus pesant, je sortais de mes pensés, et prenais finalement la parole.

"Syndra." Ça sonnait comme un Bonjour. Ça ferait l'affaire. "Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas revus... Je viens simplement prendre des nouvelles."

"Prendre des nouvelles". J'imagine que c'est un motif valide pour lui rendre visite. Après tout, nous sommes... Que sommes nous ? Nous servons des intérêts communs, et nos passés sont quasiment similaires, mais cela suffit-il à faire de nous des amis ? De toutes façons, amis, alliés ou quoi que ce soit d'autre, Elle reste la personne la plus proche de moi, autant en terme de relation sociale qu'en terme de caractère.

Sa voix. Toujours aussi calme, si grave. Il est venu prendre de ses nouvelles. Il est venu pour elle. Malgré tout, Syndra resta dubitative: le maître des ombres ne se déplaçait généralement pas pour rien. Avait-il une requête ? Voulait-il combattre ?

Elle jaugea son invité un instant, puis descendit les quelques marches du temple, s'approchant un peu plus de lui. Son humeur lui jouait des tours aujourd'hui : quelques instants avant qu'il n'apparaisse, Syndra était sombre, renfermée. Mais maintenant qu'il était là, la question qu'elle s'était toujours posée, lors de chacune de leur rencontres surgit dans son esprit.

Qu'y avait-il sous le masque ?

Un homme? Une bête ? La noirceur du monde?
Après tout, Zed restait la personne avec qui elle s'entendait le mieux. Mais qui pouvait-il être réellement?
Syndra rompit le silence, un étrange sourire sur son visage :

Bienvenue à toi, maître des ombres. Ta venue est toujours un plaisir pour moi.

Elle s'arrêta, à quelques mètres seulement de lui. Si elle levait son bras, elle pouvait parvenir à le toucher. Son sourire s'élargit, l'idée se fit de plus en plus forte dans son esprit: elle voulait voir sous le masque.

Elle doutait qu'il ne se laisserait gentiment pas faire. Amusée, elle pensa qu'elle avait trouvé une solution à son problème posé un peu plus tôt: elle n'était peut-être pas prête à mettre à feu et à sang Iona, mais elle pouvait toujours s'amuser un peu avec Zed.
S'amuser tout en évitant de se faire tuer. Syndra reprit la parole, un léger éclat de malice dans les yeux:

Des paroles pleines de bontés pour quelqu'un comme toi. Pour te répondre, j'irais bien mieux dans quelques instants. L'ennui est un de mes pires ennemis, mais grâce à toi je vais pouvoir y remédier.

Accepterait-il une danse mortelle ?

Elle fit le dernier pas qu'il restait entre eux, et franchit la limite, en approchant sa main près de son visage.

Décidément, Syndra était étrange aujourd'hui.

Syndra avait une démarche plutôt singulière, à mes yeux. Élégante, raffinée, pleine d'assurance. Aérienne ? Ce serait plutôt paradoxal, sachant que sa forteresse flotte dans le ciel. Elle descendait les marches, et avançait donc dans ma direction, pour finalement s'arrêter devant moi. Ses paroles furent à ce moment plutôt énigmatiques, mais tout mystère s'envolait lorsqu'elle levait sa main vers mon visage, ou plutôt mon masque.

Décidément, tout le monde semblait obsédé par ce que j'étais réellement. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde, c'était même plutôt flatteur. Cependant, cultiver le mystère pourrait être utile pour la suite des événements, et puis il faut bien l'avouer: c'est divertissant.

Je pourrais la laisser faire, laisser sa main arriver jusqu'à mon masque. Et lorsque le bout de ses doigts entreraient en contact avec son acier, elle ne sentirait sa fraîcheur qu'une fraction de seconde, car ils s'enfonceraient plus profondément dans une masse ténébreuse, car ce qu'elle essaierait d'enlever, serait le masque d'une ombre. Et le temps qu'elle réalise qu'il n'y avait plus que l'Ombre de moi-même devant elle, je serais déjà dans son dos.

Mais je me contente d'attraper sa main avec la mienne, doucement, sans aucune agressivité, mais avec assez de poigne pour qu'elle ne bouge plus. Je la baisse lentement, et des mots vibrants s'échappent de l'objet en acier qui est aussi l'objet de sa curiosité:

"Je te remercie de ton hospitalité, Syndra, mais... Je ne te savais pas si curieuse." Un léger moment de silence avant que je ne lâche sa main. "Il n'y a aucune difficulté à tromper l'ennui... Tromper les Ombres, c'est une autre histoire."

Je parais froid, sous ce masquer d'acier, et pourtant je souris.

La main de Syndra n’était qu’à quelques centimètres du masque Zed lorsque ce dernier l’attrapa. Le contact fut électrisant, elle ne s’attendait pas à ce qu’il la touche, mais plutôt à ce qu’il disparaisse, comme à l’accoutumée.

La jeune femme fut néanmoins heureuse que son geste fût avorté : cela aurait été trop facile. Et Syndra a toujours aimé les défis.

Cependant, l’envie de voir ce que Zed pouvait bien cacher sous l’acier ne disparut pas ; au contraire. Mais elle comprit qu’il faudrait faire preuve de patience. Le maitre des Ombres la laissera peut-être faire, une prochaine fois.

Que lui avait-il pris, à la fin ? Elle qui était toujours extrêmement prudente, toujours pleine de retenue. La nuit dernière avait été si marquante pour elle qu’elle ressentait le besoin de ne pas être seule. Les cauchemars devenaient trop fréquents, trop réels. Au point ou Syndra se demanda si les horreurs qu’elle voyait toute les nuits s’étaient réellement passées dans son enfance.

Elle savait. Elle avait besoin de partir quelques temps. Mais ou pouvait-elle bien aller ? Sa forteresse volante la protégeait de la plupart des personnes malveillantes. Hors de celle-ci elle serait confrontée à elle-même, et constamment en danger. Mais ça décision fut prise. Il faillait quitter le temple.

Brisant de nouveau le silence, Syndra lui répondit :
"Je ne cherche aucunement à tromper les Ombres. J’ai toujours été curieuse, Zed. Mais les évènements en ce moment font que je suis plus... Démonstrative. Je pense partir quelque temps d’ici, j’en ressens le besoin." Elle se mordit la lèvre, se donnant un  peu de courage avant de finir :

"Voudras-tu venir avec moi ?"

La jeune femme fixait à présent le sol, les joues légèrement rosies.



L’Ombre lui fera-t-il cette faveur ?

J'étais au départ venu la voir simplement pour savoir comment elle allait, discuter comme des gens normaux, apprendre à la connaître... Comme avec Talon, l'autre jour. En réalité, je m'ennuyais, je me lassais de l'entrainement, de mon quotidien, de ma routine. J'avais envie d'agir, de faire quelque chose de différent. Mais... Je n'aurais jamais pensé que la femme que je venais voir aujourd'hui passait par le même état d'esprit.

Elle venait, purement et simplement de me demander de partir loin, avec elle. Peut-être était-ce un signe du destin, qu'elle me pose cette question, que je me suis moi-même posé il n'y a pas si longtemps de cela. Voulais-je partir ? Plus aucun doute ne traînait dans les méandres de mon esprit: bien sûr que j'en avais envie. La compagnie de Syndra ne faisait que m'inciter à faire ce choix. Mais j'ai des obligations, un Clan dont je suis le Maître. Je ne peux partir si soudainement, sans prévenir mes élèves.

"Je dois bien avouer que ces derniers jours, je n'ai pas été au mieux. Changer d'air pourrait me faire du bien. Je viendrais avec toi, Syndra. Cependant, il faut que je mette les choses en ordre au temp-"

Je semblais la regarder, mais en réalité, mon regard était perdu dans le vide, tandis que je réfléchissais à sa proposition, aussi tentante que soudaine. Lorsque je revint à moi, et je la vis, les yeux vers le sol, les joues légèrement rosies. L'incompréhension prit place dans mon esprit et ma parole fut coupée sous la surprise. La tête légèrement penchée, essayant de capter son regard, je reprenais:

"Tu vas bien ?"

Si elle allait bien? Syndra en doutait, à présent. Était-ce dû à ses entraînements trop poussés, ou bien.. Peut-être que.. Non... Syndra savait que la date fatidique était aujourd'hui. C'était ce même jour, ou, des années auparavant, on l'avait menacée et menée de force dans ce temple. Ce lieu qu'elle avait en horreur auparavant. Heureusement pour elle, ce n'était plus vraiment le cas. Certaines fois, les souvenirs remontaient, sans raisons, et la rendaient malade.

Elle savait, que durant ces moments, elle ne souhaitait voir personne. Seulement, aujourd'hui, en ce jour qu'elle détestait le plus au monde, Zed était là. Pour elle. Et il s'inquiétait de savoir si elle allait bien. Il était bien le seul dans tout Iona à se soucier un tant soit peu de son bien-être. Ce n'était peut-être qu'une formule de politesse pour lui, mais pour Syndra, ça comptait beaucoup. Rare sont les intrus qui venaient lui rendre visite sur sa forteresse, et très peu par courtoisie.
Alors, par cette simple question, cette attitude qu'il avait pour elle, Syndra oublia un instant ses problèmes.

Ses joues pourtant si pales habituellement prirent une teinte un peu plus rosée. Son regard, qui fixait alors le sol, se releva vers lui, son seul et unique ami. Pourrait-on d'ailleurs qualifier leur relation d'amicale? Syndra ne savait pas. Zed était la seule personne avec qui elle entretenait un minimum  d'échange. Elle appréciait la compagnie du Ninja. Mais que pensait-il réellement d'elle ? Son avis lui était étrangement très important, nécessaire. Seulement, jamais elle n'oserait lui demander ainsi, de but en blanc.

La jeune femme se mit à sourire à l'ombre, et lui dit :

*Tout va bien, maintenant, car tu es là. Si tu dois régler tes affaires avec ton Clan avant d'entreprendre quoi que ce soit, vas-y. J'attendrais ton retour et nous partirons quelques temps.
Mais, s'il te plaît, n'oublie pas de me revenir.*

Les mots de Syndra étaient quelques peu perturbants. Tout va bien, maintenant, car tu es là. Étais-je réellement assez important pour elle pour que son humeur dépende de ma présence ? Je n'arrêtais pas de les entendre, ces mots, résonner malgré moi dans ma tête. Et ces rougeurs sur ses joues n'étaient pas innocentes non plus, et ne faisaient que créer plus de questions sans réponses. Mais je devais me faire des idées. J'acquiesçait d'un mouvement de la tête, avant de me reculer pour prendre un peu d'espace.

Je la regardais dans droit dans les yeux, et joignait mes mains une nouvelle fois. Mes doigts formaient un signe, puis un autre, et à chacun d'eux, un symbole au sol, ceux-ci formant un cercle. Le même rituel qu'il y a seulement quelques minutes. Au final, ce fut une courte visite. *Une trop courte visite*, pensais-je, alors qu'elle me souriait toujours. Je ne l'avais pas réalisé avant que je ne sois sur le point de partir, mais... J'appréciais sa compagnie, et ce moment que nous venions de passer, je n'arrivais pas à m'en satisfaire. Le portail d'ombre était sous mes pieds.

"Peut-être serait-il mieux que ce soit toi qui descende. Tu n'es jamais venue au Temple des Ombres, Syndra... Tu as dit que tu t'ennuyais. Lorsque tu te seras préparée à partir, tu n'auras qu'à venir. Tu y es la bienvenue. "

Une idée folle me traversait la tête. Quelque chose que je n'avais jamais fait avant. Je ne savais pas à quoi je pensais à cet instant. Comment réagirait le Clan ? Mes disciples me verraient-ils toujours de la même façon ? Ils l’accepteraient, il le fallait. Car rien n'aurais pu aller contre ma volonté: Je voulais être avec elle. Je ne sais pas pourquoi, peut-être pour rattraper le temps perdu, nouer des liens d'amitié ? Nous nous apprêtons à faire un voyage ensemble, alors il était sage de vouloir en savoir plus sur elle, j'imagine. Je faisais d'autres signes avec mes doigts, et d'autres emblèmes apparaissaient sur le sol, formant un autre cercle, plus grand. Le portail aussi, s’agrandissait. Je lui tendais ensuite la main.

"Ou alors... Si tu es prête, et si tu n'as pas peur des Ombres, tu peux me suivre tout de suite..."

Syndra vit Zed s'éloigner d’elle, et créer une masse sombre et profonde sous ses pieds. Il allait partir, il allait la laisser. La jeune mage se mit à paniquer. Elle ne supportait plus la solitude. Elle voyait en Zed un espoir, un changement. Lui, qui connaissait les grandes lignes de son passé, la comprenait.
Alors, quand elle vit que l'ombre lui tendit la main pour la rejoindre, qu'il acceptait qu'elle, une intruse, puisse se rendre dans son Temple, à la vue de tous ses Disciples.. Syndra comprit à cet instant.

Elle ne voulait plus être sans Zed.

Peu importe que ce portail soit fait d'Ombres, peu importe si en l'aspirant, ce Trou Noir sans fond la faisait disparaître. Elle avait toujours craint la façon de se déplacer du Ninja.

Mais aujourd'hui elle s'en fichait.

Alors, sans attendre une seule seconde, elle s'avança vers le Maitre des Ombres et prit sa main. Elle entra dans le cercle de noirceur et lui sourit. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix.
Le portail commença à s’activer.
Elle s'avança, et se cola un peu plus près du ninja. La sensation d'être absorbée par les Ombres lui était désagréable. La jeune femme avait l'impression d'être envahie par les elles, et que ces dernières pouvaient voir au plus profond de son Âme.

Elle ferma les yeux, et posa son front contre le torse de Zed. La fine armure qu'il portait lui donnait un semblant de fraicheur, et l'apaisa.

C'est ainsi que Syndra et Zed quittèrent la Forteresse.