Différentes ? Pas autant qu'on ne le croit !

Une fois sa blessure à la jambe guérie, Quinn n'hésita pas un moment pour prendre son arme et partir à la chasse avec son fidèle compagnon. Elle avait besoin de prendre l'air, de bouger, rien de mieux qu'une promenade en forêt pour cela. Elle s'équipa de sa tenue ainsi que de son attirail d'éclaireuse et quitta sa demeure pour rejoindre les bois voisins de la cité-état accompagnée de Valor. Lui aussi était tout excité à l'idée de pouvoir saisir de ses serres de nouvelles proies.

Après une quinzaine de minutes de marche les ailes de Demacia s'enfoncèrent dans la forêt et prirent alors un comportement furtif, Quinn elle, marchait d'un pas de velours et Valor quand à lui, planait à travers les branches pour ne faire aucun bruit. Mais après un certain temps, le duo n'avait encore rencontré aucune bête, la demacienne s'arrêta et écouta attentivement le chant de la forêt, qui semblait sourd. Elle tendit instinctivement le bras où l'aigle se percha dessus.

"La forêt est bien trop silencieuse, tu ne trouve pas Val ?"

L'oiseau répondit par un glatissement positif. Quinn devint alors pensive, se demandant qu'est ce que cela pouvait bien être. Sans qu'elle s'en rende compte, Valor partit en éclaireur, elle se mit à chercher des indices, des pistes pour trouver le moindre animal à pourchasser, mais en vint.

Valor revint un quart d'heure plus tard glatissant d'une manière un peut excitée. Quinn écarquilla les yeux en entendant les dires de son compagnon.

"Tu as trouver pourquoi il n'y a aucune proie dans les parages ? Qu'est ce qu'il y a ?"

L'oiseau répondit d'un cris plutôt moqueur. La jeune femme n'appréciait pas le comportement de son aigle.

"Comment ça c'est une surprise ? Dit le moi !"

Valor pris son envol à nouveau tout en glatissant.

"Bon d'accord ! Je te suis."

Quinn couru après son aigle et arriva un peut plus tard dans une clairière entourée par les arbres. Au centre de cette prairie se trouvait une silhouette féminine assise qui se redressa subitement comme si elle était sur ses gardes. Malgré la distance, l'éclaireuse reconnu la personne par sa chevelure rougeoyante qui lui était bien unique. Il s'agissait de Shyvana. La demacienne avait déjà entendu parler de cette championne par les rumeurs et les dires du peuple demacien, pas en bien certes, mais elle ne l'avait jamais rencontré en dehors de la faille de l'invocateur. Elle s'approcha progressivement de la femme dragon, car elle n'avait nul crainte à son sujet, si elle avait gagné la confiance du prince, alors pourquoi elle n'aurait pas la sienne ?

Être un demi-dragon à certains avantages que les femmes humaines envieraient sûrement si elles le savaient. Mes dons de changeforme font que je peux modeler mon corps (en tout cas, mon enveloppe humaine) à volonté. Muscles, formes, couleurs... Les mages démaciens à qui j'ai permis de m'étudier m'ont dit qu'il n'y aurait que moi qui pourrait découvrir les limites de ces pouvoirs en m'y exerçant... Mais je ne l'ai jamais fait. Après tout, cette compétence est inutile au combat. Tout ça pour dire que ce n'est pas parce que je me soucie de mon physique que je suis sortie faire de la course à pied ce matin là, en pleine forêt, mais bel et bien de ma santé mentale.

La vie à Demacia est... Bien différente de celle que j'avais lorsque j'étais dehors. Bien entendu, j'ai accès à tout le confort dont j'ai besoin, bien trop même, dans la cité-état, mais je ne peux m'empêcher d'être à cran. J'ai constamment les nerfs à fleur de peau, à savoir qu'il y a autant de personnes qui sont prêtes à hurler de peur au moindre mouvement brusque. Ils ont sûrement raison, car après tout, les dragons ont déjà fait tout un tas de choses horribles aux fragiles choses que sont les Hommes... Mais pour m'être battue sur les champs de justice et les champs de bataille, je pensais avoir droit à plus de considération que cela. Je suis une alliée de Demacia, bon sang !

Toutes ses petites choses me préoccupent plus qu'elles le devraient, mais je n'arrive pas à me les sortir de la tête. C'est pour cela que je fais de l'exercice physique, loin du centre ville: pour m'évader. Courir me vide l'esprit, et le faire en pleine nature me rappelle quelques heureux et lointains souvenirs. Je me demande si c'est pareil pour les humains.

Après plusieurs minutes de course en armure, je finissais par m'arrêter, histoire de reprendre mon souffle. Je ne ressentais pas le poids de l'acier qui me recouvre, mais le bruit qu'elle fait à chaque pas à du faire fuir tous les animaux aux alentours. Je me suis mise à écouter la course du vent, obstruée par les arbres, le silence étant maintenant trahi par le bruissement léger des feuilles. Je finissais par m'asseoir en tailleur, à même l'herbe verte de la petite clairière où je me trouvais à cet instant. Des rayons de soleil qui pénétraient le feuillage des arbres au dessus de ma tête, le plus grand m'englobait entièrement, comme la lumière sur une scène de théâtre. Je pouvais sentir la chaude lumière du soleil sur mon visage, c'était un réel moment de relaxation. Cependant, quelque chose vint le troubler. Des bruits de pas.

Je me relevais avec hâte et me retournais vers la source du dit bruit, et c'est avec une certaine surprise que je découvrais Quinn, ma "collègue", en quelque sorte. Mais si elle était là, son fidèle oiseau, Valor, je crois, ne devait pas être loin. Je levais rapidement les yeux vers la cime des arbres, cherchant l'oiseau du regard quelques secondes, avant de le voir passer à une allure retenue, les ailes tendues. J'en revenais à Quinn, qui s'avançait toujours vers moi. Je me demande si mon regard ne semble pas trop dur.

"Quinn. Que fais-tu par ici, de si bon matin ?"

La bonne façon d'engager une discussion, ce n'était sûrement pas la mienne, mais peu importe. Je ne vais pas prendre un ton mielleux pour la gamine et son oiseau, même si j'éprouve une certaine tendresse pour elle. Je pose une main sur ma hanche et laisse échapper un soupir silencieux, avant d'afficher un léger rictus amical.

"T'es-tu complètement remise de tes blessures, au moins ?"

Je ne m'inquiète pas réellement pour elle, elle n'est pas la plus fragile des humains que j'ai pu croiser. Mais il serait dommage qu'elle tarde de guérir pour un bol d'air.

Shyvana semblait prudente, malgré que le danger soit peu courant dans les environs de Demacia, malgré cela Quinn n'était pas vraiment surprise par une telle réaction de la femme dragon. Entre son instinct et la façon dont les demaciens la craignent, il y avait de quoi être constamment sur ses gardes. L'éclaireuse la salua de la main avec un sourire chaleureux, malgré qu'elle soit plutôt de nature timide, étrangement, elle ne l'était pas avec Shyvana. Elle ne lui confirait pas ses secrets pour autant, du moins pour le moment, mais n'a pas peur de lui partager le respect et l'amitié qu'elle ressent pour elle. La demi dragon lui demanda ce qu'elle faisait par ici de bon matin, tout en continuant de s'approcher elle lui répondit :

"Et bien, il n'y a rien de mieux que de se dépenser un peu et de s'aérer l'esprit après une bonne nuit de sommeil. Et moi je fait cela en chassant avec Valor, et de plus ça me rappel mes activités en famille quand j'étais plus jeune."

Elle s'assit sur un rocher non loin de Shyvana et tendit son bras droit pour permettre à son oiseau de s'y poser, il atterrit dessus avec douceur et majesté comme à son habitude avant de ramper le long du bras de sa maîtresse pour se porter sur son épaule. L'enfant de dragon lui demande alors si elle s'était remis de ses blessures, ce qui surpris quelque peu Quinn. Apparemment, la nouvelle a fait le tour de Demacia bien vite.

"Oui je vais mieux merci. C'est pour ça que je comptait me dépenser encore plus ce matin, mais la forêt est bien vide aujourd'hui, les animaux ont fuit."

Elle lui posa une question à son tour.

"Et toi ? Qu'est ce qui t'amène ici aussi tôt ?"