Une bonne partie de chasse

Aux environs de six heures du matin, Quinn se réveilla naturellement, elle se leva de son lit prête à commencer sa nouvelle journée. Elle était de repos aujourd'hui, n'ayant reçu aucune mission du roi ou du prince. Elle partit dans le salon où Valor était encore en train de dormir posé sur son perchoir.

*Ahhhh... Toujours aussi peut matinal cet oiseau.* Pensa t-elle en soupirant

Elle prépara son petit déjeuner composé de pain beurre et confiture de groseille accompagné d'un jus de fruit et le savoura lentement, cela faisait presque deux semaines qu'elle n'avait pas mangé à la maison à cause de sa dernière mission d'éclaireur aux alentours de Demacia. Après une bonne demi heure à manger en toute discrétion pour ne pas réveiller Valor, Quinn entendu l'aigle glatir.

"Bonjour Val! Bien dormit?"

Il répondit par un cri plutôt agressif.

"Désolé si je t'ai réveillé en plein jour où tu avais l'opportunité de faire la grasse matinée, mais aujourd'hui notre journée sera tout de même bien remplie."

L'oiseau fit un battement d'ailes pour faire comprendre sa curiosité et son excitation de connaître que pouvait bien être le programme d'aujourd'hui.

"Je suis sure que ça va te plaire, nous partons chasser!"

Valor vola alors jusqu'à l'épaule de sa maîtresse, prêt à partir.

"Et bah alors! J'avais bien raison! Seulement tu permet que je me change?"

L'oiseau crit à nouveau et repartit sur son perchoir pour attendre impatiemment leur départ. Quinn changea son pyjama par sa tenue d'éclaireur habituelle et pris son arbalète dans la main gauche et Valor sur son avant bras droit avant de partir en direction des forêts avoisinantes.

C'est à pas de velours que Quinn progressait dans la forêt demacienne, cherchant à ne faire aucun bruit aucun mouvement brusque pour ne pas effrayé une éventuelle proie. Valor lui planait dans la prairie voisine. Pendant plusieurs minutes elle avança en balayant du regard la zone avant de tomber sur un lièvre. L'animal semblait ne pas avoir aperçu l'éclaireuse, mais il était hors de portée elle avança un peut plus alors en fixant du regard sa cible. Mais le manque d'attention à où elle marchait lui coûta cher, elle marcha sur une branche dont le cassement fit un bruit qui avertit le lapin qui se mit à gambader à toute vitesse. Quinn le coursa, esquivant les branches et troncs des arbres qui se dressaient devant elle, le lagomorphe avait de l'avance mais la demacienne n'abandonna pas pour autant. C'est après deux bonnes minutes de course poursuite que la proie et son prédateur arrivèrent dans la prairie voisine où devait se trouver le refuge du lièvre. Quinn connaissait la position de Valor, elle siffla alors pour prévenir son coéquipier de la situation, surgit alors un glatissement qui résonna dans les airs avant qu'une ombre fonça comme une flèche vers le sol avant de remonter progressivement vers le ciel. La jeune femme siffla à nouveau et Valor arriva au sol devant elle le corps du lièvre entre les serres, il avait réussit.

"Bien joué Val !"

Les ailes de Demacia étaient un duo impitoyable qui ne ratait jamais leur cible. Ils continuèrent alors leur partie de chasse durant toute la journée avec une pause repas où Quinn dépeça deux des lièvres qu'ils avaient attraper, l'un qu'elle fit cuir pour elle sur un feu de camp, l'autre qu'elle laissa cru pour le donner à Valor qui déchiquetait la chair à coup de bec avant de l'engloutir.

Le tableau de chasse était fructueux, 4 lièvres, 3 faisants et 1 chevreuil. La jeune femme et l'aigle n'avaient quasiment rien raté, le plus dur arrivait : tout transporter. Quinn avait prévu des sacs de toile elle laissa Valor transporter le petit gibier, pendant qu'elle portait le chevreuil. Une fois rentrer à Demacia, elle passa par le quartier commercial pour vendre à un très faible prix son butin à un boucher. Elle ne chassait pas pour l'argent mais pour le plaisir, car elle avait grandit dans la modestie et avait à présent une situation parfaite.

Quinn était rentrer chez elle, elle laissa Valor voler jusqu'à son perchoir et commença à se réduire de son équipement, posant son arbalète sur son présentoir ainsi que sa cuirasse, sa coiffe et son uniforme d'éclaireur sur son porte-amure, ne gardant que sa combinaison noir. Elle partit dans sa salle de bain enlevant ses dernières couches de vêtements pour prendre une douche chaude afin de se débarrasser de la transpiration qui couvrait sa peau délicate. Elle était pensive pendant ce moment, à quel point cette partie de chasse lui rappela son enfance heureuse. Après quelques minutes de confort sous l'eau chaude pour récupérer des forces après de tels efforts éprouvants, la demacienne sortit de la douche, s'essuya le corps perlé d'eau. Puis elle se couvrit de vêtements civils
et retourna dans le salon où elle se servit un verre d'eau.

"Je suis de retour Val!" Dit-elle à son oiseau qui poussa un cri en réponse

L'éclaireuse avait besoin de s'exprimer, et étant de nature renfermée, elle ne parlait qu'à Valor, mais surtout, à son journal. Elle sortit alors son livre intime et l'ouvrit sur la page vierge suivant ses derniers écrits. Puis après quelques minutes de réflexion intense elle commença à écrire, mais cette fois ci comme quelques fois, elle n'écrivait pas au nom du journal, mais de son défunt frère, Caleb.

Citation :

Caleb, mon tendre frère.
Aujourd'hui j'ai chassé dans la forêt où l'on partait s'entraîner ensembles. Forcément, ayant grandit à tes côtés dans ce magnifique bois, ainsi qu'avec l'aide de Valor, la chasse a été purement bénéfique. Comme d'habitude, j'ai plus chercher à servir le peuple que me servir moi, pour cela j'ai vendu à des prix misérables le gibier que Val et moi avons attrapé. Val ne peut te remplacer, mais encore une fois il m'a fait penser à toi, lorsque l'on chassait avec les parents tu avait tendance à prendre les proies au piège, exactement comme cet oiseau. Je doit bien t'avouer Caleb, que ce lieu m'a encore une fois rendu nostalgique et triste à la fois. Je ne peut m'empêcher de penser à toi à chaque fois que j'y vais, de me remémorer ces entraînements et jeux que l'on faisait ensembles. Mais cette forêt pour moi sent la mort, ta mort, une odeur si amère que même l'humus humide de la forêt ne peut recouvrir.

Elle dessina par la suite dans le coin en bas à gauche de la page un portrait de Caleb et son arc de chasse en train de surprendre un lapin. Puis elle rangea sa plume et son fusain avant de poser un regard sur Valor qui était en train de se mordiller une aile qui le démangeait.

"Je suis heureuse de t'avoir trouver Val." Dit-elle en le fixant d'un regard attendrit, le sourire aux lèvres.

Elle ferma son journal et le rangea à son tour avant de décider de préparer le repas de son aigle, puis le sien.