Marché funeste

Noxus. Beaucoup disent de cette cité qu'elle est sombre et cruelle, de part les gens qui résident en ces lieux, ainsi que ses règles de vie. Notamment, celle favorisant les plus forts. Offrant ainsi plus d'aisance à ceux qui le mérite et les ignorants, une fois qu'ils finiraient par rencontrer plus puissant qu'eux. Cependant, lorsque nous connaissons les Îles Obscures, cette cité n'est rien et les histoires racontées sur elle, ne sont que des récits contées pour divertir les des défunts, faisant quelques peu, frissonner les plus sensibles.  

Karthus avait quitté l'île de la Flamme bleue depuis quelques temps. Sa première destination une fois sur le continent, fut cette cité, ennemi juré de Démacia et des autres nations, qu'elle avait tentée de piétiner. Mais aussi, berceau de la Liche de son vivant. Bien que cela remonte sûrement à plusieurs décennies, voir plusieurs siècles. Il n'avait pas oublié cet endroit, où il put explorer sa passion sans être remarqué. Où il put trouver un moyen de récupérer une embarcation, pour ensuite se rendre aux Îles Obscures et ainsi, pouvoir rester figer au seuil du trépas, comme lui-même le désirait.  

Arrivé au port quelques peu avant le lever du jour. Il ne pouvait susciter l'attention de grand monde, si ce n'était de personne. Peut-être qu'en cet endroit, les habitants étaient habitués aux êtres sortant de l'ordinaire, imposants, voir même morbides. Mais, il ne fallait pas oublier qu'il était tôt. Très tôt pour que les habitants ne sortent. En dehors de quelques ivrognes endormis ou dans un état comateux retranchés dans de sombres coins de rues. Quelques rares marchands s'occupaient de leurs bateaux, ainsi que de leurs cargaisons. Ils étaient donc trop occupés, pour s'apercevoir de la présence du porte parole de la mort. La Liche pouvait donc traverser ses lieux sans aucun problème.

Traversant de nombreux quartiers aussi malfamé qu'à peu près vivable. Il put se rendre compte que certains de ces endroits, n'avaient pas changé. Tant d'êtres avaient vécu ici, tant étaient maintenant libérés de la vie. Mais encore trop nombreux, étaient ceux qui restaient prisonniers de la chaire.
Bien que cela ne soit pas dans ses habitudes, il profita du fait qu'il soit tôt, pour parcourir le marché dIvory Ward.

Morgana n'avait pas choisis d'installer son humble échoppe dans cet endroit malfamé de Noxus, elle ne voulait pas risquer de se faire dévaliser chaque soir venu et encore plus éviter les différents assassins passant dans les alentours de Noxus, et l'avait installé avec plus de demandes dans des quartiers plus chics de cette même Noxus... si on pouvait appeler ca des quartiers plus chics. Néanmoins pour elle, le besoin de nourriture et autres ingrédients demandés par la création de sa marchandise passait par le Marché d'Ivory Ward. Elle y venait le matin, au mieux les ivrognes dormaient encore sous l'effet de l'alcool ou était trop occupé à oublier leurs gueule de bois sévères pour embêter les passants 'normaux'.

Celle-ci passait d'échoppes en stands, sortant parfois avec un ou deux sacs qu'elle enfonçait dans un sac beaucoup plus petits que ceux qu'elle emportait, ce-dit sac utilisant certainement quelque sort pour le rendre plus grand que ce qu'il n'y parait. Potions, farine et autres objets plus ou moins étranges étaient entreposés dans son sac à ce moment alors qu'elle voyait une silhouette semblant squelettique même si haute, léviter vers sa direction. Elle fronça un peu les sourcils car elle savait que ce genre de silhouette, lévitant dans un endroit tel que le marché de Noxus n'était jamais de bon augure, et alors que celui-ci se rapprochait, l'ange déchue put reconnaître finalement le porte-parole de la Mort, se demandant ce que celui-ci venait faire ici.

Ce n'était forcément pas banale qu'un être des iles obscures ne viennent dans une ville, encore moins Karthus... et encore moins pour admirer les évènements matinaux se passant dans un marché plutôt malfamé. Alors que celui-ci s'approchait, une voix qui devait être belle fut un temps mais maintenant cassée par le temps et la corruption, s'éleva dans le silence "Que faites-vous ici, Karthus ? Ce n'est pas banale de vous voir par ici" , la voix était celle de Morgana qui n'était plus si loin que ça du porte-parole, faisant en sorte d'attirer l'intention de la Liche.

La liche parcourait, voir survolait ces lieux, qui à ses yeux n'avait pas réellement changé. Certains bâtiments furent détruits, d'autres construits et quelques rares furent rénovés. C'était quelque peu surprenant venant de cette cité, disons peu commode et ne favorisant pas forcément la nouveauté, ainsi que la propreté qui l'accompagnait. Noxus... Le Héraut de l'au-delà n'était pas près d'oublier cette ville, dans laquelle, il connut le jour. Là, où il avait grandi tout en découvrant cette passion malsaine pour la mort, le ramenant ainsi à se souvenir de ce qu'il avait été, il y a de cela quelques temps. Plusieurs siècles pouvaient s'être écoulés, que cela n'altérerait pas sa mémoire. Elle était similaire à un livre. Tous les événements passés, auquel il avait assisté, furent écrit. Gravé.

À ce moment-là, Karthus avait déjà cette passion malsaine envers cette mortalité. Une passion si prononcée, qu'il en fut marqué aussi bien mentalement, que physiquement. Comparé à la plupart des habitants de Noxus de l'époque, qui se trouvaient généralement assez en chaire, aussi bien composé de muscle que de graisse, semblable à ceux de nos jours. Il était assez gringalet pour avoir simplement la peau sur les os. Le Héraut de l'au-delà ne vivait que dans le but d'en savoir plus sur cette mortalité et était à l'affût, de la moindre personne mourante dans les environs, pour l'accompagner dans ses derniers instants et ainsi, satisfaire sa curiosité. Oubliant ainsi une grande partie des principes de la vie, comme les besoins primaires, ainsi que les règles imposées à tous les habitants.

L'humain qu'il fut jadis, mangeait peu. Assez, pour pouvoir continuer à observer les futurs défunts, faisant ainsi de lui un être frêle, mais aussi discret et aussi pâle que ces idées étaient macabres. Ce qui faisait de lui un être que peu, voir que personne remarquait. Il pouvait donc continuer de s'enfoncer dans cette sombre folie, sans être dérangé, ni craindre qui que ce soit.
Les ivrognes étaient généralement ceux qui étanchaient en grande partie sa soif de savoir. En effet, ils étaient les plus faciles à approcher par leur état secondaire, dû à la boisson. Mais pour comprendre la mort, découvrir ses secrets, ainsi que sa véritable nature, il fallait être patient. Ce qui ne faisait pas défaut à notre chère Liche, qui n'en manquait pas. Avant la mort de chaque individus, auquel il avait pu assister, il avait pu en écouter leurs histoires. Des plus sordides aux plus touchantes, sa patience qui était déjà bien grande, ne pouvait que s'amplifier. Les récits des agonisants ne l'affectait pas. Le genre humain ne l'intéressait pas. Seule, cette entité sombre et froide qu'était la mort, avait attiré son attention et sut le faire succomber à ses charmes. Le temps était la seule chose qui le séparait de ce qu'il souhaitait. Et pour voir l'inévitable, peut importe ce qu'il devait faire. Il était près à tout.

Cet être qu'il avait été, n'avait pas tant changé. Il avait évolué. En s'offrant à la mort, qui le lui rendit en le libérant des multiples contraintes de la vie. Il en était devenu le Héraut de l'au-delà. Traquant la moindre âme qu'il pouvait guider, en les délivrant de la prison qu'était la chaire et leur faire découvrir, les beautés que recèle l'inévitable. Malheureusement, il ne pouvait pas tous les libérer en un seul voyage. Les mortels étaient nombreux et il n'était pas le seul à recueillir leurs âmes.

Karthus continuait son chemin, parcourant le marché, il put voir les différentes articles qui s'y vendaient, attirant les regards généralement méfiant, stupéfait, voir apeuré des marchands, ainsi que des éventuels acheteurs assez courageux pour se lever aussitôt. Il n'y avait aucune surprise dans le fait que les rares passants n'osaient pas approcher le stand où il se trouvait. Des objets aussi insolite que commun, se présentait sous les yeux des passants. Mais aucun ne sut réellement attirer son attention, qui fut attirée par une voix aux consonances familière. Il se tourna alors vers son interlocutrice qui s'avérait être une des championne de la ligue : Morgana, qui avait le titre d'Ange déchue. Ce qu'il faisait ici était simple et il ne tarda pas à lui dire, sur un ton aussi froid que laissait apparaître son physique.

« -En effet. Si je suis en ces lieux, c'est pour apporter aux mortels la bénédiction de l'annihilation. » Il marqua une courte pose, pendant laquelle il dévisageait celle qui lui faisait face, avant de reprendre. « Quelque chose m'intrigue. Pourquoi ne m'as-tu pas fuis ou ignorer comme les mortels ? Rare sont les êtres qui souhaitent s'entretenir avec moi. Aurait-t-il une raison à cela ? »

Morgana l'avait vu venir proche d'elle, assez pour qu'il puisse maintenant s'exprimer. Sa froideur n'avait d'égal que celle de la mort elle-même, et savait bien que celui-ci était puissant mais un ange restait un ange... têtu, et sûr de soit. L'ange déchue le regarda plus ou moins vers les yeux. Elle savait bien que la créature qui était humaine autrefois pouvait s'impatienter, et peut-être se pourrait-il qu'elle sache assez vite si un etre comme elle puisse mourir... vite ou non. Elle se racla la gorge pour que sa voix soit pas, ou moins enrouée par cette corruption avant de dire ; "Je n'ai pas peur, du moins pas aussi peur que les humains de toi. J'ai vécu assez longtemps et je pense avoir assez de pouvoir pour au moins te combattre un petit temps si ton humeur ou celle de ton ami, collègue ou autre Thresh voulait s'emparer de mon âme.."

Fit-elle d'une manière assez arrogante mais toujours plus ou moins sur la défensive. "Et ma foi, peut-être pourrais-tu être d'une utilité si tu voulais l'âme d'un ange à ajouter à ta collection. Ne voudrais-tu pas celui de ma sœur, cette tyran d'une race, cet archange caché ? Annonciateur d'une fin précipitée ?" Fit-elle en le regardant, une idée lui trottant dans la tête. "En vérité, je voulais passer te parler à un moment où un autre, mais une escapade dans les îles obscures n'est pas chose facile... et le fait que tu sois ici m'est d'une plus grande aide, pour une fois ce que les humains appellent Chance, ou Destin m'est utile" Fit-elle, avant de reprendre "Je pensais que quelqu'un comme toi aimerait prendre l'âme de ma.." Morgana semblait se retenir, elle avait surement tout une liste d'insulte prête chez elle qui pouvait très certainement remplir un coffre entier avant de continue "De la Judicatrice, et ainsi pouvoir avoir un certain prestige ? En plus de m'aider à cela.. Bien entendu je suppose que cela aurait une contrepartie"


(Hors-rp : Désolé pour le temps de réponse, mais j'ai eu quelque problèmes de... temps)

/- Hrp -Ne t'en fais pas pour ça. J'ai moi-même des problèmes de temps. Je ne peux donc te blâmer pour ça. Bien au contraire. Ce serait plutôt à moi de m'en excuser. /

Karthus l'écoutait sans rien dire. Restant d'une froideur sans égale face aux dires de l'Ange déchue. Ces paroles dites de façon arrogante, n'avait aucun effet sur la Liche. De toute évidence, quoi qu'elle en disait. Toutes vies étaient condamnées à s'éteindre, pour renaître sous une autre forme, offrant bien plus de... liberté que la précédente. Cependant, se battre contre un ange, même déchue, ne faisait pas encore parti de ses priorités. Le combat contre l'Enfant des étoiles, avait suffi pour le moment. Un affrontement n'était pas encore envisagé par la Liche. À moins que Morgana se mette en travers de ses prochaines cibles et lui.

« Peut m'importe d'où, ou de qui viennent ces âmes. Un humain, un ange ou une autre créature... Une âme, reste une âme. » Commença-t-il, pour répondre à Morgana. « Cette chance don tu parles, pourrait s'inverser. Alors, ne t'y habitue pas trop, Ange déchue. Tout comme le Destin pourrait te conduire à ta propre perte. » Repris-t-il. « Pour en revenir à ta proposition, elle pourrait s'avérer intéressante. Cependant, les anges aussi sont les messager de la mort. Cela pourrait donc aller à l'encontre de mes principes, même si en un certain sens. Libérer l'âme de ces créatures pourrait être une nouveauté. »

Est-ce que les Anges pouvaient voir la mort de la même façon que les humains ? La craigne-t-elle comme ces pauvres hères, trompés par la vie ? C'était des questions qui restaient encore sans réponse pour la Liche.
À l'éventuelle surprise de tous et de son interlocutrice. Karthus étant sûrement l'être le plus proche de la mort, à proprement parlé, ne connaissait pas tout d'elle. Enfin si. Il ne connaissait simplement pas toutes les réactions des individus à son approche. Chaque être, pouvaient voir la mort et y réagir d'une façon différente. Peut importe leurs espèces, leurs natures, leurs origines, ou même leurs genres. Il avait assisté à énormément de mort, qu'il avait vue toutes sortes de réaction, aussi différentes les unes que les autres. Il ne s'attendait donc pas, à de nouvelles réactions. Mais le simple le fait d'y assister ou d'en être la cause, était une raison suffisante pour accepter.

« Récupérer son âme risque de prendre un certain temps. En soit, cela ne me dérange pas. Le temps ne me manque pas. Mais cela risque en quelques sortes, de retarder mon pèlerinage et ainsi retarder la mort d'innombrables fidèles. À moins que tu ne saches où elle se trouve. » Fit-il en marquant une courte pause avant de rependre. « Concernant la contrepartie, en effet. Je ne peux me résigner à le faire pour rien. » Karthus réfléchit un moment, regardant l'Ange déchue dans les yeux. « Tu devras le payer de ton existence. » Dit-il conscient de la lourdeur de ses mots.

Le Héraut de l'au-delà, savait parfaitement que ce genre de condition, était généralement réfuté par le commun des mortels. Qui plus est, envers un Ange, cela pouvait-être plus contraignant. Cependant, c'était aussi une façon de réellement connaître la volonté de son interlocutrice, à vouloir voir sa sœur disparaître et de minimiser, un éventuel retournement de situation.
Karthus avait une autre idée en tête. N'ajoutant rien de plus à sa condition, il y avait peut-être une chance, qu'elle ne le paie pas réellement de sa vie. Bien que ses mots furent sans appelles, il n'avait pas donné plus ample précision. Mais, venant d'un être comme lui. Il valait mieux se méfier et ne pas espérer...

Ne pas espérer.